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"Roucadour l'art initial gravé"
Première publication de la majorité des gravures et peintures préhistoriques ( - 28.000 ans env.) de la grotte de ROUCADOUR - Lot - , découvertes (en 1962) par Jean-Paul Coussy. Texte sur la main de Sapiens sapiens de Pierre Daix historien d’art, extraits d’études d’André Glory préhistorien (à l’époque chargé de l’étude de Lascaux, décédé depuis). Cet exceptionnel patrimoine d’art pariétal préhistorique classe dorénavant le Quercy parmi les régions les plus anciennes de l’histoire de l’humanité.

Pour commander cet ouvrage en ligne et accéder au site sur la grotte de Roucadour, cliquez sur l'image ci-dessous :

Kalimantan Rock Art
Luc-Henri FAGE


BALIKPAPAN, 30 mai.
Je rentre d'un court séjour à Bornéo, initialement pour participer à un tournage de la BBC sur Bornéo, dont un épisode est consacré à nos chères grottes ornées de Kalimantan. Mais l'occasion était trop belle de rester sur place et prospecter un secteur tout nouveau pour nous, le karst le plus à l'ouest des massifs karstiques de Sangkulirang.

Sur la foi de quelques infos transmises par Pindi Setiawan, à propos de possibles grottes avec des mains dans le secteur de Berau, nous avons (le spéléo indonésien Toing et moi-même) retrouvé les informateurs en question, qui en fait n'en avait jamais vu de leurs propres yeux, mais savaient que certains connaitraient au moins deux grottes avec une main dans chaque !
Bref, nous sommes partis à pied avec six chasseurs locaux, des Dayaks plus ou moins encore Dayaks (!), et la première grotte a tenu ses promesses : il y avait bien une main en négatif, rouge-orangée, et puis une autre noire, et deux (rouge) et trois (orangée)... et pas mal de vestiges de peintures, sur une paroi écaillée par l'érosion et les nids de guèpes-maçonne. Intéressant, cela faisait une grotte de plus dans un secteur plus à l'ouest, sur un bassin versant orienté vers la Mahakam... mais assez décevant pour le résultat purement archéo...


Cette grotte traverse de part en part le petit massif karstique où elle se trouve, 80 m au-dessus de la plaine. Par le porche opposée, on a eu une vue superbe sur le complexe karstique situé à l'est... impressionnant. Et surtout, du porche j'ai pu observer une barre karstique (chapeautée par de superbes cônes karstiques) truffée de cavités. J'ai demandé au guide s'il les connaissait : "non, mais j'irai voir tout à l'heure!"
Pour le soir, nous installons notre camp dans un abri sous roche qui se trouve être au pied de cette barre karstique. Une série d'abris secs en pied de falaise domine une belle résurgence karstique qui sourd, cristalline et fraîche, entre des blocs de plusieurs mètres. Sur la gauche, un porche couvert de mousse se connecte avec une grotte qui traverse la montagne de part en part, sur 500 m de parcours (mesuré avec mes pas). Une vraie belle grotte, avec des formes de creusement en régime noyé, des pendeloques de calcaires, des concrétions... et un sol en argile sec, mais aucun vestige archéologique.
Ressortant de cette visite, notre guide improvisé rencontre par hasard son fils qui chassait dans le secteur (armé d'une lance, habillé d'un seul short rouge, comme un vrai Dayak qu'il n'est pas!) et ensemble, ils partent baragner dans la montagne, tandis que le riz cuit. Il revient tout excité : il a vu "plein de mains, des petites mains, très jolies, et de couleur blanche"...


Le riz avalé, nous repartons sans tarder. L'escalade se termine à la verticale, mais heureusement, un arbre a eu la bonne idée de planter ses racines sur 15 m de longueur dans la falaise, et elles fournissent de solides poignées.
Nous entrons dans la grotte, tout excités : il y a des mains, partout, mais surtout, des peintures représentant des animaux comme nous n'avions encore jamais vu : un lézard très géométrique de près d'un mètre (sans la queue, qui a été érodée) encadré par des mains décorées de points, de coches et autres motifs symboliques ; un mammifère d'un mètre d'envergure, avec des espèces de cornes rectilignes (mais malheureusement la partie de la tête de l'animal est manquante, on ne sait si elles se raccordaient réellement au corps ou si ce sont des "jambes" humaines en V et à l'envers !), qui pourrait être un cochon ou un cervidé ; une représentation d'un "banteng" (bovidé sauvage); une tortue... des mains en opposition recouvertes de points ; quelques anthropomorphes "masqués" et d'autres très stylisés... etc, etc. En tout 120 mains, dont des mains d'enfants, ont survécu à l'érosion, et une quinzaine d'autres motifs, ce qui en fait la 4e grotte de Bornéo en richesse et en variété des peintures.


Du coup, nous sommes restés un jour de plus et nous avons étudié et relevé les peintures. La prospection dans le secteur ne fait que commencer.
La nature y est préservée, la forêt n'a pas ou peu brûlé et la biodiversité semble respectée, les animaux signalés sont légion (orang-outans, gibbons, banteng, cervidés...) Le karst est très prometteur, des systèmes hydrologiques nouveaux semblent à étudier et explorer. Encore une fois, nous sommes les "premiers" à étudier la zone. Enfin, sur le plan archéo, cela semble plus que prometteur.

Une nouvelle expédition pluridisciplinaire s'organise pour 2007...

texte et photos © Luc-Henri Fage www.speleo.fr/borneo2006/

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